Portraits

Portrait - Hélène, porteuse d’un héritage

Mis à jour le 19/11/2024

« J’ai commencé “à la dure”, en alternance BTS assistante de gestion PME/PMI dans une société de plasturgie qui s'installait et dans laquelle tout était à créer. Ça m’a permis de forger mon caractère », analyse Hélène Gourret, fille d’artisan fabricant d’escalier, aujourd’hui directrice adjointe de la COPAB.

Après une deuxième expérience professionnelle de quatre ans comme assistante commerciale chez un industriel de la fenêtre, c’est à 25 ans qu’Hélène intègre la COPAB pour occuper un poste à l’accueil. Nous sommes en 2005, un an après la création de la coopérative. Par la suite, elle évolue vers un poste de secrétaire comptable, puis d’attachée de direction en 2009, sous la direction de Bruno Perron. 12 ans plus tard, elle devient directrice adjointe auprès de Mario Pechino, directeur général. « J’ai participé à son recrutement en 2019, se rappelle-t-elle. Deux ans après, c’est lui qui me donnait la confiance nécessaire pour confier mon CV au cabinet de recrutement, parmi ceux de candidats extérieurs. »  Pour ceux qui y verraient du favoritisme, Mario précise : « C’est avec elle que j’ai été le plus dur. Pour l’anecdote, je lui ai fait passer son premier entretien quand elle me ramenait des urgences, au volant de mon véhicule. La situation était stressante et j’ai poussé les questions assez loin. Ses réponses ont confirmé l’évidence, partagée par le cabinet. »

 

« Je ne m’étais pas rendu compte des compétences que j’avais acquises sur mes différents postes, à l’école du terrain », explique cette finistérienne qui a gravi les échelons « par la force du travail, en restant simple et naturelle et en conservant toujours de bonnes relations avec [ses] collègues ». Mère de deux enfants, pour qui la famille reste primordiale, elle ajoute : « Je n’ai jamais compté mon temps pour la coopérative car j’ai la chance d’aimer ce que je fais. J'apprécie nos adhérents, le relationnel au quotidien avec les collaborateurs et les échanges constructifs avec les autres coopératives. »

 

A la question “Quelles sont les qualités d’une directrice adjointe ?”, Hélène répond : « Être exemplaire, sincère, humaine, efficace, cohérente, digne de confiance, dans une écoute active… juste et ferme quand nécessaire. La difficulté majeure est de faire travailler les personnes ensemble, qu’elles soient à la bonne place, pour mettre tout ça en musique. » Elle évoque aussi le rôle de « gardien de l’héritage coopératif », par respect pour tous ceux qui ont œuvré à bâtir la coopérative et le réseau ORCAB, et sa complémentarité avec Mario. Quand ce dernier apporte sa culture des grands groupes, son analyse factuelle, Hélène contribue par sa vision du terrain, sa polyvalence et sa sensibilité. « On forme un bon binôme », résume-t-elle. « Je continue à apprendre beaucoup de choses, notamment sur la partie stratégie. La coopérative a grossi très vite, nous avons embauché jusqu’à une personne tous les 45 jours en moyenne à une époque. Nous avons un peu subi cette croissance, aujourd’hui nous nous structurons. Nous avons un gros virage à passer sur notre site qui est à saturation », explique Hélène en faisant référence au transfert qui se fera en trois phases, sur 10 ans, du site de Saint-Thois (29) vers un site de 10 hectares, situé à 20 minutes.

 

Pour Hélène, la coopérative passe avant tout intérêt personnel. Si, un jour, un poste de direction se profilait, elle le laisserait en toute humilité à une personne plus compétente, tout en l’accompagnant pour recevoir cet héritage. Elle resterait ainsi cohérente avec ses propos : « Les meilleurs décisionnaires, ceux qui vont porter le collectif, sont ceux qui sont désintéressés. »