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Axel, un apprenti plombier en route pour la compétition mondiale des métiers 2024

Mis à jour le 21/11/2024

WorldSkills

Sur le Salon des artisans en coopérative, quatre jeunes compétiteurs (carreleur, maçon, plombier et électricien) proposent des démonstrations. Une occasion de s’entraîner en présence d’un public (une configuration qui se rapproche de celle du concours), faire connaître la compétition et rencontrer les fournisseurs des produits et outils avec lesquels ils travaillent au quotidien. Axel est l’un d’entre eux. Il est accompagné de son maître d’apprentissage et coach, Nicolas Coindet.

Des artisans Worldskills en entraînement sur le salon

Grande compétition internationale des métiers, les Worldskills ont vocation à promouvoir l’excellence dans la formation professionnelle et technique, et à encourager les jeunes à poursuivre des carrières dans des domaines techniques et manuels. Elle accueille cette année 1 500 compétiteurs de moins de 23 ans, issus de 65 pays, et leur donne l’occasion de se mesurer dans un des 65 métiers représentés, dont 16 concernent la construction. Planifiée tous les deux ans, elle est organisée en septembre prochain par Worldskills France, à Lyon, où 250 000 visiteurs sont attendus sur les quatre jours de cette 47e édition.

 

En France, les participants sont sélectionnés lors de compétitions départementales, régionales et nationales. Au cours de ces épreuves pratiques, les compétiteurs doivent réaliser une pièce dans un temps défini. Ils sont évalués sur la qualité, la précision et la vitesse d’exécution.

À 19 ans, Axel Bezias, alternant en plomberie depuis bientôt cinq ans, est déjà plusieurs fois médaillé d’or dans son domaine, remportant le concours des Meilleurs apprentis de France (MAF), en 2020 et 2022, et le concours national WorldSkills, en 2023. Fort de ce beau palmarès, il s’attaque désormais à la compétition mondiale des Worldskills.

 

Fils d’un artisan carreleur, il a 14 ans quand il choisit une voie professionnelle, contre l’avis de ses professeurs, qui l’estiment trop bon élève. « Je m’ennuyais assis à l’école, exprime-t-il. Quand j’ai fait un essai d’une semaine dans l’entreprise Lecoq, ça m’a tout de suite plu. » Titulaire de deux CAP “installation sanitaire” et “installation thermique”, il prépare actuellement son brevet professionnel entre la SAS Lecoq (44) et le BTP CFA de La Roche-sur-Yon (85). C’est pour apprendre et s’entraîner aux côtés de Thierry Bricard, son formateur et coach, qu’il opte pour ce lieu de formation malgré l’éloignement que cela représente pour lui. Compétiteur né, c’est avant tout un entraîneur qu’Axel choisit en la personne de Thierry. « J’ai toujours aimé la compétition, j’ai fait du vélo de course pendant 8 ans. Je n’aime pas perdre, ce qui me pousse à me dépasser », explique-t-il en riant. « C’est Nicolas Coindet [gérant de l’entreprise Lecoq] qui m’a parlé des Worldskills. Il y est jury. »

C’est donc bien entouré qu’Axel va disputer une médaille d’or aux Worldskills. Et bien entraîné aussi ! En plus des trois regroupements avec l’équipe nationale
(rassemblant une soixantaine de personnes), des cinq semaines de préparation avec l’équipe de France du BTP, et du travail avec l’équipe “métier” (composée d’anciens compétiteurs et d’experts compétition comme Nicolas), Axel s’entraîne au CFA, dans son entreprise et chez lui. « J’ai aménagé un espace d’entraînement chez mes parents. J’ai mis du cuivre de 14 sous mon lit, pour m’entraîner quand je veux. Je ne me force jamais, pour conserver la motivation intacte. » Nicolas a aussi réservé un espace dans son atelier pour permettre à son poulain de s’exercer. « À l’école, je travaille peu avec ma classe, pour pouvoir préparer les Worldskills, mais il faut tout de même que je prépare mon BP en parallèle. Mais ça va, je suis le premier de ma classe. »

 

Au-delà des entraînements, la compétition est formatrice à bien des niveaux. Elle implique d’apprendre à se dépasser, à gérer son stress, à faire face à l’échec, à répondre à des interviews, à maîtriser suffisamment l’anglais, à créer des liens avec des compétiteurs d’autres pays, etc. « Tout ça me servira dans la vie », conclut Axel, qui ne sait pas encore quel sera son chemin professionnel mais qui « aimerait bien préparer un jeune plus tard, et rester proche de l’organisation des WorldSkills et des MAF. »

Axel

Nicolas, la transmission comme fil rouge

Entrepreneur, adhérent VST, compagnon du devoir, expert mondial pour les Worldskills, la diversité des engagements de Nicolas Coindet parle d’elle-même de la richesse du personnage.


Gérant principal de la SAS Lecoq, il doit à sa coopérative sa rencontre avec M. Lecoq, à qui il achète son entreprise de plomberie, chauffage, sanitaire en 2019. Il travaille depuis avec une dizaine de salariés et d’apprentis, dont Axel Bezias. Engagé dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), Nicolas se penche aussi bien sur les questions des écogestes, de la réduction des déchets, du choix de produits économes en ressources… que sur le bien-être de son équipe et la place de son entreprise dans la société. « Nous donnons de notre temps pour promouvoir notre métier auprès des plus jeunes (et des moins jeunes). Nous participons à des forums des métiers, ouvrons nos portes aux collégiens, etc. J’interviens aussi auprès d’une classe de 5e sur un projet de création d’un jeu de société, pour leur faire découvrir le statut d’entrepreneur. »

 

Légende photo gauche : Axel et son formateur Thierry Bricard.

Compagnon du devoir de 1999 à 2007, assurant les fonctions de prévôt pendant trois ans, la transmission est un fil rouge dans le parcours de Nicolas, qui le conduit notamment aux Worldskills. Compétiteur en 2003 et 2005, une médaille d’or nationale en poche, il devient par la suite formateur, puis jury et, pour la deuxième fois, expert international référent plomberie pour la France. À ce titre, sa mission consiste à coordonner la formation du jeune sélectionné au national, pour l’accompagner au mieux jusqu’à la compétition internationale. « Nous avons beaucoup de chance de travailler ensemble depuis plus de quatre ans avec Axel. Souvent, les experts connaissent peu les jeunes qu’ils suivent », souligne Nicolas. L’entraînement consiste en une préparation technique, physique, sportive et mentale. « Ce qui fait la différence, c’est la capacité à se concentrer et à gérer le stress. Axel est un candidat idéal pour cette compétition. C’est un excellent professionnel. » La transmission, c’est une valeur que Nicolas partage avec sa coopérative. « VST nous soutient dans la préparation des Worldskills en participant à l’achat de matériel. Avec elle, je retrouve un peu l’esprit compagnonnique. Nous travaillons main dans la main avec les confrères, nous ne sommes pas concurrents », confie l’artisan chauvéen (44).

« Nous donnons de notre temps pour promouvoir notre métier auprès des plus jeunes (et des moins jeunes). Nous participons à des forums des métiers, ouvrons nos portes aux collégiens, etc. J’interviens aussi auprès d’une classe de 5e sur un projet de création d’un jeu de société, pour leur faire découvrir le statut d’entrepreneur. »

Nicolas Coindet

WorldSkills

Axel pose avec l'un de ses coachs. Nicolas Coindet, son employeur, expert international des Worldskills.