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Portrait - Cap vers la coopération !

Mis à jour le 19/11/2024

Eddy Bruhat

Eddy Bruhat, président de MYCOOP, est un homme au profil atypique, qu’il revendique et cultive. « C’est grâce à mes expériences professionnelles diversifiées, à de belles rencontres enrichissantes, à toutes mes tentatives, mes échecs comme mes réussites, que j’ai développé une multitude de compétences et une forte capacité d’adaptation. Je place au plus haut niveau la qualité des relations humaines, l’esprit d’équipe et d’équipage, le respect et la bienveillance », peut-on lire sur son profil LinkedIn.

Son parcours commence par une licence STAPS à Paris Créteil. « J’adore transmettre, mais l’organisation de l’éducation nationale ne me convenait pas. » C’est son sens de l’engagement qui le mène au service de la France, dans la Marine nationale, après une année de préparation à l’École navale de Lanvéoc (29) comme élève officier.


Il occupe alors des postes de chef de service pendant neuf ans à Toulon, Cherbourg, Lanvéoc et Rochefort. « J’ai principalement assuré la préparation opérationnelle, physique et mentale des équipages », résume-t-il. Mais il endosse aussi le rôle de directeur de l’équipe de France militaire de voile, et d’organisateur d’une coupe du monde de football féminin, réunissant des personnes de cultures très différentes. « Je suis fier de mon parcours militaire, qui m’a formé, structuré, et appris à penser collectif et à être diplomate. »

Eddy BRUHAT

C’est suite à une déception (une affectation à Papeete finalement non octroyée) qu’il se tourne vers l’entrepreneuriat. Ses premières expériences le mènent d’abord vers des activités de services aux entreprises autour du conseil, de la formation et du management. « Un marin apprend à regarder loin, à suivre un cap. Les gérants sont parfois happés par le quotidien, je les accompagne pour qu’ils reprennent le recul nécessaire. » Activité qu’il assure encore aujourd’hui en tant qu’associé. En 2017, il crée Ecolodge Savoie Mont Blanc, un village vacances à Notre-Dame-du-Pré (73), qu’il imagine avec des constructions durables. Ne trouvant pas de chalets à lui convenir, lui vient l’idée de reprendre une entreprise en mesure de palier au problème. « Le Covid m’a contraint à mettre ce projet de slow tourisme entre parenthèses, mais il est en cours de reprise. »


En 2021, il reprend donc l’entreprise de charpente et couverture Dautremer, installée à Gap. Son équipe, composée d’une quarantaine de charpentiers, couvreurs et zingueurs, réalise en moyenne 70 chantiers par an. « Avec la crise du bois et la guerre en Ukraine, j’ai cru que la boîte allait couler. Ce contexte a été un élément déclencheur pour initier la création d’une coopérative. »

Et c’est une belle histoire qui commence alors à s’écrire. « Marseillais et savoyards ont réussi à se mobiliser dans la bonne humeur et la bienveillance, à se réunir en un groupe soudé, malgré les différences et les tempéraments bien trempés, pour regarder dans la même direction, celle du collectif ». Cette force coopérative est aussi la résultante d’une addition de compétences individuelles. « Younès* est la bonne personne à la bonne place, et quand des questions se posent, nous trouvons les réponses autour de la table du conseil d’administration », affirme Eddy, qui a pu accepter la présidence grâce à sa proximité géographique et à sa disponibilité. « Je délègue beaucoup dans mon entreprise, je pense que responsabiliser ses collaborateurs est essentiel. Cela me permet de garder de la hauteur dans les prises de décision et de me consacrer aux dossiers sur lesquels j’estime avoir de la plus-value. J’éprouve aussi le besoin d’être sur plusieurs projets, toujours autour de l’humain, du bien commun, du bien-vivre ensemble sur une planète unique. »


*Younès Mensi, directeur général MYCOOP