Portraits

Portrait - Catherine, l’ADN coopératif

Mis à jour le 21/11/2024

Catherine PEYFORT

Fille, petite-fille et arrière-petite-fille de fromager, c’est du milieu de l’agriculture que Catherine Peyfort hérite du gène des coopératives.

« Le Jura est le berceau de la coopération agricole, et j’en suis imprégnée depuis mon enfance »

explique la nouvelle directrice de SCABOIS (39)

C’est sans doute ce qui décide Georges Cerri, ancien directeur, quand il la recrute en 2008, année de création de la coopérative, alors qu’elle travaille comme commerciale pour un négoce. « Après des études de commerce classiques, j’ai commencé comme secrétaire pour un négoce familial, avant d’évoluer vers un poste de commerce en interne. » Quand son employeur se fait racheter par un groupe, elle en profite pour postuler à un poste de commerciale terrain auprès des artisans. « J’ai toujours eu envie d’être impliquée au côté des artisans. Mais la dynamique de groupe manquait de sens pour moi. »
 

Alors, quand Georges Cerri vient la solliciter, elle franchit le pas. « J’ai sauté dans cette aventure qui ressemblait à une coque de noix au début. C’était le 15 juillet 2008, la coop venait de se mettre en place et les gens bien intentionnés disaient que cela ne durerait pas longtemps... Nous avons débuté ensemble avec peu de moyens, beaucoup de motivation et une cinquantaine d’artisans très engagés. M. Cerri m’a beaucoup impliquée dès le début. » C’est comme responsable de pôle que commence Catherine, chargée de répondre aux demandes des adhérents, surtout sur les produits de menuiserie. Catherine participe au développement de la coopérative avec ses collègues et les adhérents, avant de passer adjointe de direction, puis directrice adjointe, et d’être nommée à la tête de la coopérative le 1er avril dernier. « Ce n’était pas mon objectif personnel d’être directrice, je voulais surtout que la coopérative se développe, mais cela devait être écrit comme ça », explique la nouvelle promue, qui voit son engagement plus comme un sacerdoce qu’un accomplissement personnel.« Je suis une fervente défenseuse des artisans et de l’outil coopératif, pour accompagner au mieux les artisans, aujourd’hui et demain. [...] J’étais un bon second, avec le départ en retraite de M. Cerri, je passe désormais au pilotage. » Et pour cela, elle peut s’appuyer sur son équipe qui, avec les artisans, représente la deuxième richesse de la coopérative. Cette équipe avec laquelle elle a grandi se complète au fur et à mesure avec toujours le même dénominateur commun : le sens du service. « Une coopérative n’est pas une entreprise commerciale, il faut être dans le service à l’adhérent de façon innée pour pouvoir s’épanouir. »
 

Être une femme ne fait aucune différence pour Catherine, qui constate : « Auprès des artisans, c’est la compétence et le savoir-être qui sont reconnus. Mais en tant que femme, je suis très fière que les artisans de la coopérative et mes collaborateurs m’aient accordé leur confiance. »