Portraits

Portrait - L'excellence au service du patrimoine

Mis à jour le 21/11/2024

HERIAU COUVERTURE

L'entreprise Heriau couverture, implantée à Cornillé, près de Vitré (35), est spécialisée dans la restauration de monuments historiques et de patrimoine ancien. Cette entreprise familiale est transmise de père en fils depuis 1946, date de sa création par Roger Heriau. En 2009, Pierrick Cherel en prend la direction.

Une de ses premières décisions en tant que gérant est d'adhérer à la MBR : « J’ai été me renseigner, j’ai trouvé le principe et la démarche très intéressants. Je me suis investi auprès du pôle couverture pour rechercher des produits spécifiques au patrimoine et développer cette offre. Aujourd'hui, tout le monde peut en profiter et nous pouvons nous appuyer sur une coop capable de trouver des matériaux de qualité à prix compétitif. » Car il n'est pas toujours simple de s'approvisionner. L'entreprise, qui, face aux difficultés administratives et à la pénurie de main d'œuvre qualifiée, arrête l'exploitation de sa propre carrière au début des années 90, travaille maintenant des ardoises issues de la dernière carrière française, située en Corrèze, ou qui proviennent de l'étranger, principalement d'Espagne. Il a fallu que l'entreprise s'adapte à l'évolution du marché.

HERIAU COUVERTURE

Évoluer, c'est une ligne de conduite que Pierrick a toujours suivie. Quand il intègre l'entreprise, en 1985, il est titulaire d'un CAP de couvreur. D'ouvrier, il passe chef d'équipe puis conducteur des travaux, avant de reprendre les rênes de sa boîte, qui embauche aujourd'hui 36 salariés et apprentis pour assurer les nombreux chantiers menés en parallèle, dans un large rayon géographique.
 

La cathédrale Saint-Samson à Dol-de-Bretagne, l'église Notre-Dame de Bon Port à Nantes, le château de Saumur, plusieurs édifices du Mont Saint-Michel, le manoir de Boberil à L'Hermitage, le clocher de l'église de Langon… rentrent dans la liste des derniers chantiers d'exception confiés à l'entreprise. « Chaque chantier est unique, exceptionnel, avec ses propres difficultés ; on ne se lasse jamais, on apprend tous les jours. », s'enthousiasme Pierrick. Restaurer des bâtiments anciens, en essayant de reproduire les matériaux et les techniques employées par le passé, permet de maintenir des savoir-faire ancestraux. « On essaye de reproduire les choses au maximum à l’identique, mais on essaye aussi de les améliorer si c'est possible. »
 

La transmission des savoirs et savoir-faire est au cœur de cette activité basée sur des techniques à la fois traditionnelles et modernes. Face aux difficultés à trouver une main d'œuvre qualifiée et formée, la formation s'impose comme un incontournable. Cinq apprentis sont actuellement en CAP et BP. Il faut compter 6 à 12 ans pour les former. Pierrick constate que « malheureusement les gens ont la bougeotte aujourd’hui, les personnes s’en vont souvent juste après la formation. » Les chantiers étant parfois éloignés, les salariés peuvent être amenés à partir plusieurs jours. « Ce rythme de vie ne convient plus aux gars quand ils commencent à avoir une vie de famille. », précise Pierrick, qui ajoute dans la foulée :  « La transmission du savoir et du savoir-faire, c’est ce qui me fait avancer aujourd’hui. » C'est avant tout le plaisir de partager la satisfaction d'un travail de longue haleine, bien réalisé et qui traversera le temps. On n'obtient pas l'excellence dans la précipitation.

HERIAU COUVERTURE

« La transmission du savoir et du savoir-faire, c’est ce qui me fait avancer aujourd’hui. »

Roger Heriau