Portrait - Quand le biosourcé rime avec durabilité et compétitivité

Touche-à-tout depuis ses années étudiantes, Franck Bonjour, son fondateur, a tout d’abord roulé sa bosse comme électronicien, réparateur de pompes à essence, commercial en matériel de bricolage et dessinateur de puces électroniques en bureau d’études. Il prend goût à l’autonomie et à la liberté d’organisation offertes par cette dernière activité, qu’il exerce dix ans durant. Quand il rencontre des problèmes de valeurs avec la société qui l’embauche, « de plus en plus gérée par des actionnaires », il décide de tourner la page. « Un cousin expert-comptable m’a aidé à démarrer ma SARL en 2010. J’ai commencé tout seul, je n’avais pas de réseau. Pour décrocher mes premiers contrats, j’ai dû acheter des contacts », se remémore-t-il. Franck travaille dorénavant avec sa femme sur la partie administrative et son fils comme chef d’équipe. Une équipe polymorphe, constituée de collègues qu’il sollicite en fonction des besoins des chantiers. « J’avais embauché deux salariés, mais l’expérience n’a pas été concluante », déplore Franck, qui a préféré développer un système de coopération informel avec d’autres artisans.

Depuis presque un an, le biosourcé est devenu très concurrentiel. « La ouate de cellulose, par exemple, est un matériau issu de la transformation du papier recyclé. Son coût de production est devenu moindre que celui de la laine de verre. Idem pour la fibre de bois, qui, de plus, à performances thermiques égales, vieillit mieux. L’isolation naturelle est de plus en plus appréciée pour le confort d’été qu’elle apporte et l’économie en climatisation qu’elle représente grâce à son déphasage thermique exceptionnel. »

« La majorité des clients comprend vite l’intérêt des matériaux biosourcés, d’autres les connaissent déjà et certains ne se posent aucune question et me font confiance. Côté artisans, il existe encore des freins chez certains, qui préfèrent rester sur des matériaux plus conventionnels. Il faut avouer que le biosourcé est un peu technique à mettre en oeuvre et que le confort de pose est moins bon. Mais c’est une solution efficace qui dure mieux dans le temps. Et il est toujours possible d’optimiser les coûts de réalisation en réfléchissant bien le chantier en amont. De plus en plus d’architectes nous consultent dans ce but d’ailleurs. »

Franck utilise majoritairement des produits sains et biosourcés mais ne s’interdit pas d’utiliser des produits plus conventionnels. « Je suis pragmatique, l’aspect économique est important. Ce qui me fait opter pour ces produits, c’est avant tout pour leur tenue dans le temps. »

Adhérent SCABOIS depuis 2016 (pour le bois, l’isolant, etc.), Franck, qui commence à proposer du photovoltaïque, adhère aussi depuis peu à CASEC.