Portraits - Deux présidents singuliers chez PLURI'EL
Mis à jour le 23/11/2024
À l’occasion de la passation au sein de la coopérative PLURI'EL, Gilbert Boisgontier, président sortant, et Jérôme Besnard, nouvellement élu, ont accepté une interview croisée. A noter que PLURI'EL a intégré en 2020 les 28 artisans de COMPA (coopérative du 45) dont le dernier président était Jérôme lui-même.
Vos parcours ?
Gilbert : « J’ai passé 10 ans au conseil d’administration et deux mandats de quatre ans à la présidence de PLURI'EL. Je pensais que ça me ferait quelque chose de laisser la place, mais en fait je me focalise maintenant sur mes activités. »
Jérôme : « Avec Gilbert on a des parcours qui se ressemblent. Je n’ai jamais suivi de cours pour devenir entrepreneur, ni pour être président. On fait partie d’un groupe, on a vécu les mêmes choses et on était présidents en parallèle. Quand COMPA s’est arrêtée, les artisans se sont naturellement tournés vers PLURI'EL, qui était la coopérative marraine depuis 2017. J’étais motivé pour continuer à m'engager, et voilà. »
La passation de pouvoir ?
Gilbert : « On a essayé de trouver la personne la plus apte. Je connais Jérôme depuis le début, il a fait l’unanimité. L'événement des 10 ans de PLURI'EL a servi à le présenter lors de l’assemblée générale. »
Jérôme : « Je récupère un outil de production qui progresse, un service qui en local est "magique" en termes de notoriété. La base, c’est un modèle économique avec des achats et un service efficace. Mon premier axe est le rayonnement de nos métiers de l’artisanat, et le deuxième porte sur comment aider les jeunes, les locaux, à devenir acteur du territoire. »
Vos différences ?
Jérôme : « Oui, on est différents, impossible pour moi de faire ce que Gilbert a réalisé : gérer sa boîte tout seul, être sur le terrain, faire les devis, et en plus gérer la coopérative en mettant la main à la pâte ! Il a même pris des camions pour livrer lui-même des artisans en attente. »
Gilbert : « C’est vrai, je me souviens, mais pas eu le choix ce jour-là, je me sentais responsable, alors j’y suis allé. On a besoin que les adhérents y croient, c’est dans nos valeurs. »
Vos valeurs ?
Jérôme : « Mes principales valeurs ? La proximité, l'accompagnement, l’écoute, la recherche de solutions pour répondre aux besoins des adhérents. On est solidaires ; parfois je dépanne les copains avec du matériel qu'ils viennent chercher. Coopérant, c’est d’abord une façon de penser. »
Gilbert : « Je suis d’accord, c’est une aventure collective pour un développement personnel. Avec la coopérative, nous sommes là pour résoudre des problèmes du quotidien. Je fais comme dans mon entreprise. »
Que dire à un jeune artisan ?
Gilbert : « Il n’y pas de recette miracle, il faut aller chercher des conseils, se mettre en réseau. Venez vous engager, cela apporte tellement. Si tout le monde pouvait passer deux ans au conseil d’administration, pour avoir une vision globale sur le territoire... ».
Jérôme : « Le recrutement des jeunes passera par la transmission des valeurs coopératives, comme le respect, la tolérance, le partage. »
Vos divergences ?
Gilbert : « On a le droit de ne pas être d’accord, mais il faut penser pour l’intérêt commun et trouver un terrain d'entente. On s’apprécie, on partage les mêmes métiers, ça facilite les choses. »
Jérôme : « C’est vrai, depuis sept ans qu’on se connaît, on a déjà eu des débats avec Gilbert, des points divergents mais toujours les mêmes valeurs humaines. »
Votre vision de l’ORCAB ?
Gilbert : « On a conscience que l’ORCAB, avec ses 38 coopératives, permet de mutualiser, de réaliser des économies d’échelle que n'obtiendrait pas un simple artisan. »
Jérôme : « Oui, cette notion de réseau national donne de la puissance. On peut avoir plus facilement une vision à cinq ou dix ans. »
Les relations avec la coopérative ?
Gilbert : « Une coopérative, c’est d’abord une mutualisation de moyens. Les parts sociales que nous avons dans la coopérative nous appartiennent, c’est donc notre entreprise à tous. On y met du service, plein de petits services, ce que le négoce ne fait pas. On a toujours bien échangé avec Dominique, le directeur. »
Jérôme : « Oui, avec Dominique, on est comme un couple, on s’appelle plusieurs fois par semaine. La seule finalité, c’est le service aux adhérents avec des moyens humains, matériels, des locaux, des véhicules. Pour toutes les autres actions, on a aussi la vision des collaborateurs en interne. »
Le mot de la fin revient à Dominique Denier, directeur général de PLURI'EL :
Ce changement de président, c’est une seule et même aventure. Être coopérants, ça crée des liens, des points communs, des valeurs collectives dans des fonctions bénévoles. Du côté de la coopérative et des collaborateurs, tous les moyens sont mis au service des adhérents ».
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